L'utopie du présent

Publié le par Marco

Souvent les gens faibles, croyant pourvoir le dissoudre, occultent le passé. Quelle illusion pour eux, car réellement, nous ne somme que notre passé... parce qu’il a eu lieu. Dans notre tête, une multitude de photos de sons d’odeur qui nous font vibrer par ce qu elle fut porteuse d’un bonheur. Révolu à jamais? peut être pas forcement, car si on replace notre coeur au centre du débat, le passé peut briller par le présent. Si pour le futur, c est plus difficile à appréhender, le passé lui ouvre une large porte vers le présent. 

 

Quand il s’agit d’un couple , les enfants nés en sont l’illustration; l’enracinement du bonheur par le passé; la joie pour une femme d’être enceinte, et le papa qui regarde chaque jour le ventre s’arrondir davantage. Les premiers zozotements sont déjà de lointain souvenirs et puis, les années passées à la vitesse de la lumière, et pourtant, l’empreinte d’hier resurgit à chaque instant présent : les enfants chéris sont toujours là. Plus grands, plus forts, plus bruyant aussi !!! Ils sont la matérialisation -vivante- d’un passé qui nous est propre et  réel. 

 

Pour ce couple dont je parle actuellement, une déchirure se produisit à travers le tracé sinueux des décennies vécues ensemble, comme un muscle qui se rompt brutalement, sans prévenir. Dans ce cas, la réparation est longue, les stigmates subsistent refletant une blessure à l égo proportionnelle aux actes aveugles, obscurs, insensés aux yeux de tous et pourtant transmetteur d’un mal être, et pourtant ... là encore, le passé renvoit un rayonnement amoureux de jadis. Ce qui fut n’est peut être plus tout à fait, mais l’émission, la chaleur et les reflets colorisés de l’affection demeurent vifs. On n’efface pas son passé, on l’estompe simplement. A l’inverse, il est facile de retirer la pellicule de regrets qui oblitère les pleins et déliés de la relations amoureuse, pour revivre le meilleur de ces temps anciens.

 

Alors il faut parfois accepter de sauter dans le futur assuré par le parachute du passé, revisiter les reliefs, bas ou hauts qui furent autrefois occultés, et redécouvrir celui qui fut celui là ... 

 

Celui qui redécouvre est plus courageux que l’explorateur.

 

Après qu’elle eut rebouché son stylo à plume, Laurence, alluma une énième cigarette. La petite cartouche d’encre violette était vide, a sec ! Elle en remit une nouvelle comme armée d’un nouveau plaisir de l’écriture. Quelques initiales flottaient comme entête dans la feuille blanche...  Alors qu’elle tirait une bouffée bleuté, on entendait le tabac qui crépitait. Soudain on cru la porte d’entrée se fendre un courant d’air glacé. Et bien non, c’était lui qui la poussait, lui qui venait dans l’entrée, à présent sa lourde sacoche en cuir jonchait le sol, avec  les pas audibles d’un homme  rassurant qui se rapprochait...  

Publié dans Poesie

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